Forest Ecology & Management

La croissance rapide de la population humaine en Afrique occidentale soudanienne a généré une demande croissante de terres agricoles et de produits forestiers, de sorte que la plus grande partie du couvert végétal d'origine a disparu et que le reste est fortement dégradé. Il est donc urgent d'établir une évaluation à long terme du potentiel des espèces locales à promouvoir dans les plantations pures et mixtes en tant que contribution aux efforts mondiaux de restauration des forêts.

Nous avons inventorié la survie et la croissance de 5817 arbres appartenant à 35 espèces plantées il y a plus de 25 ans dans des plantations pures et mixtes. Pour un sous-ensemble d'individus, nous avons estimé les hauteurs et les volumes de bois sur pied. Nous avons constaté que (i) la survie à long terme (de 50 à 99%.an-1) et la croissance du diamètre (de 1 à 10 mm.an-1) sont très diverses entre les espèces et ne sont pas corrélées entre elles, (ii) l'augmentation annuelle de la biomasse par arbre est en moyenne de 2,22 kg alors que l'augmentation annuelle de la biomasse du peuplement peut être supérieure à 6 Mg. ha-1 pour trois espèces très productives (Khaya senegalensis, Pterocarpus erinaceus et Anogeissus leïocarpa), (iii) l'effet du mélange sur la croissance annuelle est significativement positif avec un gain inter-espèces de 0,7 mm.an-1 alors qu'il n'y a aucun effet sur la probabilité de survie. En considérant une productivité potentielle de 10 m3 de bois d'œuvre par hectare à 30 ans, 13 espèces ont été retenues dans la liste des espèces ligneuses d'intérêt pour la plantation dans la zone soudanaise d'Afrique de l'Ouest.

Publiée : 23/04/2020