Démonstrateur

Nous rapportons ici les premiers résultats produits lors de la mise en place du démonstrateur. Nous avons étudié l’effet de différentes variables (date de plantation, complantation en bananiers, compétition par les herbacés, abondance de l’espèce invasive Cedrela odorata) sur la survie des jeunes plants en 1re année

Différences de survie entre les espèces

Les 16 espèces plantées montrent de grandes différences de survie, toutes choses étant égales par ailleurs. Cinq de ces espèces ont une survie très remarquable dans des conditions optimales avec une probabilité de survie supérieure à 0,8 pour Terminalia ivorensis (Framiré), proche de 1 pour Celtis zenkeri (Asan), Ceiba pentandra et Antiaris africana (Ako) et égale à 1 pour Ceiba pentandra (Fromager) et Nesogordonia papaverifera (Kotibé). Six espèces, à savoir Triplochiton scleroxylon (Samba), Pycnanthus angolensis (Ilomba), Milicia excelsa (Iroko), Khaya anthotheca (Acajou), Eribroma oblongum (Bi) et Entandrophragma angolense (Tiama) ont une probabilité de survie inférieure à 0,5. 

Figure 1 - Probabilité de survie des 16 espèces de l’expérimentation, en conditions idéales de plantation

Effet du plein soleil sur la survie des plants

Globalement, la plantation en plein soleil a un effet négatif sur la survie des plants en 1re année. Cependant, certaines espèces sont favorisées par le plein soleil. Il s’agit de Ceiba pentandra (Fromager), Eribroma oblongum (Bi), Milicia excelsa (Iroko), Nesogordonia papaverifera (Kotibé) et Pycnanthus angolensis (Ilomba). D’un autre côté, toutes les autres espèces ne supportent pas d’être plantées en plein soleil et la complantation en Bananiers a été extrêmement bénéfique à leur survie. En particulier, pour Antiaris africana (Ako) la présence d’ombrage est une condition sine qua non de la survie.

Figure 2 - Effet du plein soleil (absence de bananiers) sur la survie des 16 espèces de l’expérimentation.

Effet du retard de plantation

L’effet du retard de plantation a été évalué en prenant comme référence le mois de Juin, qui a montré les meilleurs taux de survie, toutes espèces confondues. Globalement, le retard de plantation a un effet négatif sur la survie des espèces. Cependant, certaines espèces semblent apprécier d’être plantées tardivement dans la saison (Août-Septembre). Il s’agit de Eribroma oblongum (Bi), Triplochiton scleroxylon (Samba), Nesogordonia papaverifera (Kotibé) et Pycnanthus angolensis (Ilomba). Une plantation rapide, dès les premières pluies, semble particulièrement importante pour la survie de deux espèces Ceiba pentadra (Fromager) et Mansonia altissima (Bété).

Figure 3 - Effet du retard de plantation sur la survie des 16 espèces de l’expérimentation.

Effet de la compétition par les herbacées

L’effet de la compétition par les herbacées a été évaluée par des estimations régulières du recouvrement herbacé lors de la 1re année de plantation. Globalement, l’effet est négatif avec, cependant, des espèces qui apprécient le voisinage d’une strate herbacée fournie: Entandrophragma angolense (Tiama), Khaya anthotheca (Acajou), Mansonia altissima (Bété) et Milicia excelsa (Iroko). Certaines espèces sont très sensibles à la compétition avec les herbacées et nécessitent des entretiens très réguliers pour ne pas handicaper leurs survies: Guibourtia ehie (Amazakoué), Nesogordonia papaverifera (Kotibé), Piptadeniastrum africanum (Dabema) et Pycnanthus angolensis (Ilomba).

Figure 4 - Effet de la compétition par les herbacées sur la survie des 16 espèces de l’expérimentation.

Effet de l’invasion par le Cedrela

L’effet de la compétition par le Cedrela odorata a été évalué par comptage régulier des plantules de cette espèce invasive dans nos parcelles. Globalement, la plupart des espèces sont sensibles à l’invasion de la parcelle par Cedrela odorata. Cependant, quelques espèces semblent apprécier son voisinage. Il s’agit de Khaya anthotheca (Acajou), Antiaris africana (Ako), Mansonia altissima (Bété) et Ricinodendron heudelotii (Eho). La présence de Cedrela est particulièrement mal supportée par Eribroma oblongum (Bi), Nesogordonia papaverifera (Kotibé), Pycnanthus angolensis (Ilomba) et Triplochiton scleroxylon (Samba).

Figure 5 - Effet de la compétition par le Cedrela.

Importance relative des effets étudiés

Le facteur qui a le plus d’effet sur la survie des espèce est la compétition par les herbacées et celui qui a le plus petit effet est la présence de Panicum sp. Les trois autres effets étudiés (plein soleil, retard de plantation, invasion par le Cedrela) ont une importance similaire. Globalement, ces effets, combinés ensemble, peuvent modifier de manière très substantielle la survie des jeunes plants. Ce sont donc des facteurs importants à considérer lors de la mise en place d’une plantation.

Figure 6: Importance relative des différents effets. Plus l’effet est négatif, plus son importance est forte sur la survie des jeunes plants.